Belgian interview

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martinfoyle
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Belgian interview

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http://www.lalibre.be/article.phtml?id= ... _id=139299

Elvis Costello, on dirait le nord
LAURENT HOEBRECHTS

Mis en ligne le 24/10/2003
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Avec le récent «North», Elvis Costello dissèque la
relation amoureuse le temps de onze ballades épurées.
Et en profite pour laisser l'ironie au vestiaire.
Romantique Costello?
En concert, dimanche soir, au Cirque Royal


DR

ENTRETIEN

Elvis Costello est en forme. C'est de notoriété
publique: la fin de son mariage avec Caitlin O'Riordan
n'a pas été facile à digérer, mais aujourd'hui il a
retrouvé de l'aplomb, sa relation avec la diva jazz
Diana Krall n'y étant pas pour rien. «North», dernier
album en date, ne parle d'ailleurs que de ça.

En 11 chansons, Elvis Costello tisse le fil d'un amour
qui s'éteint pour renaître plus tard. De «You left me
in the dark» («Tu m'as laissé dans le noir») à «I'm in
the mood again» («Je suis à nouveau de bonne humeur»).
Explications.

Vous aimez varier les genres. Après un retour au rock
avec «When I Was Cruel» l'an dernier, «North» est
avant tout composé de ballades, presque jazzy.

J'ai une passion et une curiosité pour la musique qui
m'ont toujours poussé à investiguer d'autres genres.
Cela dit, si on peut bien entendre des harmonies qui
viennent plutôt du jazz ou du classique, pour moi, il
s'agit avant tout de chansons. En l'occurrence, pour
«North», j'en ai écrit 14 au piano, en l'espace de
deux mois. Je ne pensais pas forcément en faire un
album, mais le fait est qu'elle formait un vrai
ensemble.

Est-ce le fond, ce que vous voulez raconter, qui
détermine la forme?

Je ne sais pas. Comme toujours, l'écriture est quelque
chose de très spontané. Il s'agit de capturer des
émotions dans des chansons. Qui dans ce cas-ci sont
très intimes. C'est ce qui m'a peut-être amené à
trouver de nouvelles formes dans mon écriture. C'est
vrai par exemple que cette fois-ci j'ai mis de côté
certaines «techniques» que j'ai pas mal utilisées
jusqu'ici: l'ironie, le jeu de mots,... J'ai essayé de
dire très simplement ce que j'avais en tête.

C'est une première pour vous?

Pas complètement. Un disque comme «King of America»
était également assez direct. Mais le fait est qu'on a
plutôt l'habitude de mettre en avant le jeu avec les
mots. Ce qui provoque d'ailleurs parfois des
malentendus. Dans le cas de «North», les chansons sont
très faciles à comprendre. Mais vu qu'elles ne
«crient» pas non plus pour attirer votre attention -
l'idiome musical est très calme, les tempos assez
lents,... - , les gens vont devoir prendre un peu de
temps pour comprendre de quoi il s'agit. Ce n'est pas
un disque qui va passer en radio.

Pourtant, ce sont des chansons, d'un format assez
court...

Oui, et je pense que les mélodies sont assez
accessibles, facilement mémorisables. Mais... Je ne
sais pas, je n'ai aucune ambition commerciale pour cet
album.

J'aimerais penser qu'il peut toucher un maximum de
gens, mais il faut être réaliste, je sais que cela va
être difficile. De toute façon aucun de mes disques
n'a vraiment vendu énormément. En tout cas pas dans
les volumes que les gens imaginent.

Comment l'expliquez-vous?

Je ne sais pas, c'est comme ça. Je n'ai peut-être pas
fait des choses destinées à vendre davantage. Je veux
que la musique soit entendue, je ne tiens pas à ce
qu'elle reste secrète, mais en même temps cela ne doit
pas définir ce que vous avez à dire et à faire.

«North» sort chez «Deutsche Grammophon», un label
classique. Etonnant?

Oui, si l'on rappelle que j'ai commencé dans le
circuit rock. Mais cela dit en fait davantage sur
«Deutsche Grammophon» que sur moi. Ils essayent de
trouver la musique qu'ils pourraient servir au mieux.
En fait, j'ai toujours eu des difficultés à travailler
avec des compagnies pop qui fonctionnent toujours dans
l'instant, plus attentives à l'image qu'au contenu.

Vous disiez avoir abandonné toute ironie pour ce
disque. Dans «When Green Eyes Turn Blue», vous chantez
«Les esprits peuvent bien aiguiser leurs piques et
leurs pointes, qu'ils gaspillent toutes leurs
cartouches! Tu éclaires mon regard le plus sombre».
C'est pour prévenir toute critique?

Oui, parce que certains sont assez cyniques sur la
vie. Je ne parle pas des critiques musicaux en
particulier. Les gens en général peuvent être très
sceptiques par rapport à l'amour. Vous connaissez la
chanson de John Lennon, «Instant Karma» ? Il y chante:
«A quoi penses-tu quand tu ris comme cela à la face de
l'amour?» C'est une des phrases les plus profondes
qu'il ait écrites.

Cela n'a jamais été votre cas?

Non! Je ne me suis jamais moqué de l'amour! J'ai pu
être déçu par certaines conventions romantiques qui ne
sont pas toujours sincères. Plus précisément: par la
façon dont certains abordent l'attraction, la
sexualité, et que je trouve ridicule. On le retrouve
dans le rock, par exemple. Mais vous savez, ces règles
ne sont plus admirées que par des gamins ou des
attardés qui pensent que les relations restent
définies par «Honky Tonk Woman».

Le disque commence par la fin. La fin d'une
relation...

Oui, «You left me in the dark» parle de cela, mais
plus généralement de la perte d'un être cher. C'est
autant une chanson romantique qu'une chanson de deuil,
en fait. Ce qui est vrai, c'est que «North» débute
dans un environnement assez désolé, nu et désert.
Petit à petit, les choses évoluent, les sentiments
changent. «When Did I Stop Dreaming» parle du moment
où l'on revient à la réalité; «You Turned To Me»
évoque le danger de voir dans l'oeil de l'autre la
possibilité de l'amour; «Fallen» de l'inéluctabilité
du fait de retomber amoureux... Sans vraiment le
planifier, s'est tissée ainsi toute une histoire.

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mood swung
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calling Miss Buenos Aires....
Like me, the "g" is silent.
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miss buenos aires
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Re: Belgian interview

Post by miss buenos aires »

Elvis Costello, it looks like North

With the recent "North," Elvis Costello dissects romantic love in eleven sparse ballads, and makes the most of it by checking irony at the door. Romantic Costello?

Elvis Costello is in good shape. Public notoriety: the end of his marriage with Caitlin O'Riordan wasn't easy to digest, but today he's found his poise again, helped by his relationship with the jazz diva Diana Krall. In fact, "North," his last album, speaks of nothing else.

In 11 songs, Elvis Costello spins the thread of a lovethat dies out, to be reborn later. From "You Left Me in the Dark" to "I'm in the Mood Again." Explanations.

You like to change genres. After a return to rock last year with "When I Was Cruel," "North" is composed, above all, of ballads, almost jazzy.

I have a passion and a curiosity for music that have always pushed me to explore other genres. That said, even if you can hear harmonies that come from jazz or from classical, for me, above all, it's about the songs. I wrote fourteen of them at the piano for "North" in the space of two months. I didn't really think I was going to make an album out of them, but the fact is, they really went together.

Is it the base, the story you want to tell, that determines the form?

I don't know. As always, writing is something very spontaneous. You've got to capture emotions in songs. In this case, the emotions are very intimate. Maybe that's what led me to find new forms in my writing. It's true that this time I put aside certain "techniques" that I'd used a lot up until now: irony, puns...I tried to say very simply what I had in my head.

Is that a first for you?

Not entirely. A disk like "King of America" was also pretty direct. But the fact is that one rather has the habit of emphasizing the plays on words. Which sometimes leads to misunderstandings. In the case of "North," the songs are very easy to understand. But given that they don't "shout" either to draw your attention--the musical language is very calm, the tempos are rather slow--people are going to have to take some time to understand what it's about. It's not a disk they're going to play on the radio.

However, these are rather short songs...

Yes, and I think the melodies are rather accessible, easily memorizable. But...I don't know, I have no commercial ambition for this album. I'd like to think that it could touch the maximum number of people, but I must be realist, and I know that that is going to be difficult. Anyway, none of my albums has really sold massive quantities. Not the way people think they do.

How do you explain that?

I don't know, that's just how it is. Maybe I didn't do things in order to sell more. I want the music to be heard, I don't want it to remain secret, but at the same time, that shouldn't define what you say and do.

"North" is being released by Deutsche Grammophon," a classical label. Surprising?

Yes, if you remember that I came out on the rock circuit. But that actually says a lot more about Deutsche Grammophon than about me. They try to find the music that they can serve the best. Actually, I've always had difficulties with working with pop companies that always operate in the present, more focused on the image than on the content.

You've said you abandoned all irony for this album. In "When Green Eyes Turn Blue," you sing, "Wits may sharpen up/Their cuts and clever flays/Let them squander all of them/You brighten up my darkest gaze." Is this to head off the reviewers?

Yes, because some of them are rather cynical about life. I'm not talking about rock critics in particular. People in general can be very skeptical concerning love. You know that song by John Lennon, "Instant Karma"? He sings, "What in the world you thinking of, laughing in the face of love?" It's one of the most profound lines he's ever written.

That's never been you?

No! I've never made fun of love! I may have been disappointed by certain romanitc conventions that aren't always sincere. For example: the way certain people approach attraction and sexuality, a way I find ridiculous. You find it in rock, for example. But you know, these rules are no longer admired except by kids and retards who think that relationships are defined by "Honky Tonk Woman."

The album begins at the end. The end of a relationship...

Yes, "You Left Me in the Dark" speaks of that, but more generally, it's the loss of someone dear to you. Actually, it's as much a love song as it is a song of bereavement. It's true that "North" begins in an environment rather desolate, bare and solitary. Little by little, things evolve, emotions change. "When Did I Stop Dreaming" is about the moment when one returns to reality; "You Turned to Me" evokes the danger of seeing the possibility of love in the eye of someone else; "Fallen" is about the inevitability of falling in love again...Without really planning it out, a whole story is woven.
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Post by spooky girlfriend »

Thank you, Miss BA. I wish my french was that good. *Sigh*

But thanks again!
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